Les 5 erreurs à éviter lorsqu’on écrit son autobiographie
Écrire une autobiographie : un exercice plus complexe qu’il n’y paraît
On croit souvent que raconter sa vie est simple : il suffirait d’aligner les souvenirs, comme on tournerait les pages d’un album photo. Pourtant, dès qu’on s’installe devant la page blanche, les doutes surgissent : Par où commencer ? Que garder ? Que taire ? Comment écrire une autobiographie sans se perdre dans le flot des souvenirs ?
Une autobiographie. Qu’est-ce que c’est ? C’est l’art de se raconter en toute sincérité, en toute authenticité. Comme nous l’indique son étymologie – Le mot vient du grec autos (soi), bios (vie) et graphein (écrire), c’est écrire soi-même sa vie. J’ajouterai une précision, il s’agit d’un récit de soi, certes, mais, destiné à être lu ; ce qui le différencie du journal intime.

Ce projet séduit de plus en plus de personnes. Parce qu’on vieillit, parce qu’on souhaite garder une trace de ses souvenirs. Parce qu’on veut partager son parcours, léguer un patrimoine familial à ses enfants et petits-enfants… Parce qu’écrire, c’est aussi se comprendre, se libérer d’une épreuve, tourner la page après une période difficile…Mais encore faut-il éviter certains écueils…
Voici les 5 erreurs les plus fréquentes à éviter.
1. Vouloir tout raconter, sans filtrer
Quand on commence, l’envie est grande de tout dire. Chaque détail semble avoir son importance. Pourtant, vouloir tout raconter, c’est souvent noyer le lecteur. Une bonne autobiographie, c’est un récit construit autour de moments forts, de choix décisifs, de virages inattendus.
Prenez le temps de trier. Quels épisodes disent vraiment quelque chose de vous ? Quels souvenirs révèlent un avant et un après ? En sélectionnant, vous donnez de la densité à votre récit — et vous permettez au lecteur d’entrer en résonance avec votre parcours.
2. Manquer de structure
Une vie, c’est foisonnant. Et si on ne s’impose pas un fil conducteur, on risque vite de s’égarer. C’est pourquoi rédiger une autobiographie ne se fait pas « au fil de la plume ». Elle se pense, elle se construit.
Vous pouvez opter pour une structure chronologique — de l’enfance à aujourd’hui — ou thématique : « mes voyages », « mon parcours professionnel », « mes défis sportifs ». L’essentiel, c’est de garder un fil conducteur cohérent tout au long de votre livre de vie pour guider votre lecteur. Une autobiographie bien structurée, c’est comme une randonnée en montagne : on avance sur le chemin, sereinement, on contemple le paysage, on se sent bien, on sait où l’on va…
3. Oublier le lecteur
Écrire pour soi, c’est une chose. Écrire pour autrui en est une autre. Vos enfants, vos petits-enfants qui liront votre livre de vie n’ont pas connu la maison de votre enfance, vos copains d’école, n’ont qu’une connaissance partielle des événements historiques que vous avez traversés. Il faut donc leur tendre la main, poser le décor, donner des éléments de contexte culturel, politique ou historique, présenter les personnages.
Posez-vous cette question : si quelqu’un que je ne connais pas lisait ce texte, comprendrait-il ? Serait-il touché ?
4. Se limiter à raconter des faits
L’autobiographie est bien plus qu’un simple inventaire des faits, une série de dates. C’est un récit vivant. Je vous invite à ouvrir votre cœur et à livrer, avec authenticité, les émotions que vous avez ressenties lors des différents moments relatés, les joies, les peines, les déceptions, les colères, les espoirs.
Je vous encourage également à partager vos valeurs et votre regard sur le monde et son évolution. Glissez quelques conseils, quelques leçons de vie qui ne manqueront pas d’inspirer ceux qui vous liront. Cela enrichira grandement votre texte et lui donnera de la profondeur et du sens.
5. Négliger le style et la relecture
Rassurez-vous, l’objectif n’est pas d’écrire comme un prix Goncourt. Néanmoins, un style fluide, une narration incarnée, une pointe d’humour ou de poésie font toute la différence. Le choix des mots, l’absence de fautes d’orthographe, le rythme des phrases, le ton personnel : tout cela contribue à créer un récit puissant et captivant.
Et n’oubliez pas de relire. Et encore. Et encore. Rien de tel qu’un œil neuf pour repérer les lourdeurs, les répétitions ou les oublis. Si possible, faites relire votre texte par quelqu’un de confiance, ou mieux encore par un professionnel.
Écrire une autobiographie, c’est avant tout se raconter avec authenticité.
Un dernier conseil : lancez-vous, prenez votre plume et racontez votre histoire ! Osez écrire la première ligne de votre livre de vie !
Si vous avez encore quelques appréhensions avant de vous lancer dans un projet d’écriture autobiographique, sachez qu’il n’existe pas de recette magique. Il existe en revanche une vérité essentielle : votre histoire est unique et mérite d’être racontée.
Écrire son autobiographie, c’est un voyage intérieur. Et comme tout voyage, il peut être semé d’embûches. On peut se sentir seul, bloqué, découragé. C’est là qu’un accompagnement prend tout son sens. Un biographe peut vous aider à structurer vos idées, à trouver les mots justes, à aller au bout du projet, à relire vos écrits avec un regard critique et bienveillant. Vous n’êtes pas obligé de tout faire seul.
